Je Ne Me Fondrai Plus Jamais Dans La Masse – Partie 15

LE PETIT PRINCE GAGNE

Écrit par Diana Luppi / Traduit par Emmanuel Peltier

Après l’étrange rencontre au magasin The Spam Store, j’ai arrêté de résister autant et j’ai abandonné la réaction de cheval de rodéo face à leurs transmissions. Il est vrai que j’avais de l’appréhension à propos de ce qui pouvait arriver ensuite dans leur tentative de me fournir une explication. Même si j’appréciais profondément leur créativité et leur audace déconcertante, j’étais un peu inquiète concernant leur tactique.

Cette dernière manœuvre du genre « L’invasion des profanateurs » était un peu déconcertante. Rien ne semblait être trop extravagant à faire ou hors de leurs compétences. Et même si je savais que leurs actions avaient une intention bienveillante, qu’elles étaient magnifiques dans leur réalisation, et parfaites dans leur choix de provoquer mon rire non contenu, J’ai estimé prudent de contenir ces types avant de perdre le contrôle lors d’une de leurs expériences qui résulterait sur un incident qui pourrait attirer une attention suspicieuse sur nous.

Je me suis installée, me suis tue, et j’ai continué le voyage qui était, mis à part le temps que je passais à écrire, un flux incessant de données qui se poursuivait jour et nuit. Je suis devenue complètement absorbée par ce processus, tellement que je suis arrivée à court de nourriture. Je ne pouvais pas comprendre comment cela avait pu se produire. J’avais acheté beaucoup de nourriture la dernière fois que j’étais allée en ville, ce qui, lorsque j’ai regardé le calendrier, s’avérait remonter à plus de deux semaines. Je n’avais même pas remarqué que cela faisait aussi longtemps et que ça aurait pu durer quelques jours de plus, sauf que j’étais aussi arrivée à court de nourriture pour chien, fait que le chien était moins enclin à occulter.

C’était l’heure de faire une pause, mais avant cela, j’ai décidé que c’était peut-être le moment idéal pour poser une question simple. Avec les deux semaines de temps manquant qui venaient juste de s’écouler, je me demandais maintenant pendant combien de temps ce processus était censé se prolonger et combien de nourriture je devais acheter durant ce voyage en ville ?

Alors j’ai demandé, « Est-ce que ça vous dérangerait de me dire ce que l’on est en train de faire là exactement ? Est-ce Autant en emporte le vent ou Le Petit Prince ? » (Pour l’information du lecteur, Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell, fait 960 pages ; Le Petit Prince, d’Antoine de St Exupéry, fait 96 pages).

Je n’ai pas reçu une réponse immédiatement, mais je suis partie en ville quand même parce que ma chienne devenait agitée. Lorsque je suis entrée dans l’épicerie, je ne savais pas exactement quoi faire, alors j’ai décidé de me détendre et de voir ce qui se passait. Alors que les allers et venues à travers les rayons commençaient à devenir pénibles et que je perdais mon intérêt à acheter assez de nourriture pour une possible famine imminente, j’ai simplement acheté ce que je voulais et j’en suis restée là, même si j’avais acheté de la nourriture pour chien supplémentaire au cas où mon instinct soit malavisé.

Au moment où je suis arrivée à la maison avec au final, pas tant de nourriture que ça à étaler pour ce déplacement, j’ai réalisé que ce fait était ma réponse.

Je suis soulagée d’annoncer que Le Petit Prince a gagné.

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Je Ne Me Fondrai Plus Jamais Dans La Masse – Partie 16